Interview : Estelle Hervouet, conductrice de car dans la région de Nantes
Nous avons interrogé Estelle Hervouet, conductrice de car pour la société Autocars Groussin dans la région de Nantes. Nous nous sommes intéressés à son quotidien en tant que conductrice de ligne régulière et à son utilisation de Pysae.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre formation ?
Estelle Hervouet : J’ai trente-neuf ans, et je suis conductrice pour les Autocars Groussin depuis dix ans sur le réseau de Nantes. Je circule sur la ligne 312, qui relie Touvois à la gare de Nantes en passant par Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, et la 313 qui relie aussi Saint-Philbert-de-Grand-Lieu à Nantes. Je fais le lien entre les villes et villages qui environnent Nantes et le réseau TAN (Transports en commun de l'Agglomération Nantaise).
Je suis titulaire d’un titre professionnel de Conductrice de transport, que j’ai passé dans un centre de formation à Sainte-Luce-sur-Loire. J’ai passé les tests pour être conductrice et j’ai été acceptée. C’est alors que j’ai dû trouver une entreprise de cars qui m’accueille. J’ai mis seulement trois semaines pour intégrer les Autocars Groussin. Celle-ci s’est déroulée en formation continue au rythme de cinq jours par semaine pendant trois mois. J’ai dû repasser le code, passer un examen de conduite, et des examens écrits et oraux.
Quel a été votre parcours ?
E. H. : Lorsque j’ai débuté dans le métier, je me suis d’abord occupée des lignes scolaires. Je travaillais à mi-temps. Tout le monde passe par là au démarrage. Le transport scolaire est difficile, mais il permet de se faire la main, sur les petites routes de campagne notamment. Puis j’ai grimpé les échelons : en neuf mois j’ai évolué jusqu’à assurer des lignes régulières.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
E. H. : Déjà il faut aimer être derrière un volant ! Cela fait dix ans que je conduis cette ligne donc je la connais par cœur. J’aime bien connaître la route avant de partir, c’est un réel confort ! Je prends à la fois plaisir à conduire et à être au contact avec la clientèle. Au cours d’une même journée, en fonction des horaires, mon bus est plutôt fréquenté par des lycéens ou par des adultes. Je rencontre tous les âges. Ils sont presque devenus des amis avec le temps, je connais leur vie. J’aime aussi retrouver mes collègues pour le café après mon service !
Qu’est-ce que vous aimez le moins ?
E. H. : Il y a de plus en plus d’incivilités. Et nous sommes tout seuls dans notre véhicule alors il faut se débrouiller pour faire respecter le règlement du car. En période de Covid, il faut répéter toute la journée aux personnes de porter leur masque. Les gens sont sur les nerfs, c’est compliqué à gérer.
Recommanderiez-vous le métier de conducteur de car ?
E. H. : Oui tout à fait ! De toute manière, il le faut car nous allons manquer de conducteurs. Il y a des jeunes qui craignent le transport scolaire car c’est un mi-temps et c’est payé un peu plus que le SMIC. Je connais des personnes qui travaillent le midi dans des cantines scolaires pour compléter le mi-temps. D’autres jeunes ne veulent pas se lancer dans le métier en raison des horaires. C’est vrai qu’il faut être matinal !
Comment se déroule la journée de travail type d’une conductrice de car ?
E. H. : Pour commencer, il ne faut pas louper son réveil ! Je vais chercher mon véhicule chez les Autocars Groussin et je réalise un certain nombre de vérifications obligatoires avant la prise de service. Nous avons la chance d’avoir notre car attitré. Nous connaissons donc bien le véhicule avec lequel nous circulons. Le car doit préchauffer dix minutes avant d’être prêt au départ. Je me rends ensuite au lieu de départ de la course. Puis je récupère progressivement tous les voyageurs arrêt par arrêt pour les emmener jusqu’à Nantes. Si tout va bien, le trajet dure quarante minutes.
Quelles sont les difficultés rencontrées par un nouveau conducteur qui débute dans la profession ?
E. H. : Le premier défi, c’est de réussir à maîtriser son véhicule. Conduire un car, ce n’est pas conduire une voiture ! Et en seulement 20 heures de conduite, on ne connaît pas encore bien le gabarit du car. On ne conduit pas de la même manière un 13 mètres et un 15 mètres. C’est pour cela que c’est un réel confort d’avoir notre autocar attitré.
Dans le transport scolaire, il faut aussi avoir de l’autorité face aux jeunes. Notre autocar doit être calme pour que notre conduite soit calme également. Et cela rassure les parents de voir que leurs enfants sont en sécurité. Donc il faut mettre les points sur les « i » dès le début. Nous sommes les chefs dans le car, et cela est valable aussi pour le transport interurbain ! Mais avoir de la poigne ne nous empêche pas d’être gentils et d’être à l’écoute !
Enfin, quand il y a une difficulté, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à la direction ou aux collègues. Par exemple, lors d’un changement d’itinéraire, il ne faut pas hésiter à demander si l’on peut passer avec le car. Si l’on n’arrive pas à se garer, il vaut mieux demander de l’aide plutôt que de prendre le risque d’abîmer deux cars sur le parc.
Quels conseils donneriez-vous à un conducteur débutant dans le métier ?
E. H. : Un jeune conducteur doit avoir une bonne conduite, qui soit rassurante. Il doit rester le maître à bord de son véhicule mais doit aussi être serviable et poli avec les voyageurs dans les cars. Conduite souple et courtoisie, voilà les deux maîtres-mots pour un débutant dans le métier.
Avez-vous l’impression d’être isolée quand vous êtes en service ?
E. H. : Nos horaires changent toutes les semaines. Nous faisons un roulement, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui commencent tôt ou finissent tard. On travaille aussi les samedis une semaine sur trois.
C’est vrai qu’il y a des semaines où l’on ne voit personne et des semaines où l’on voit beaucoup de monde. On croise nos collègues au départ et au terminus : on s’attend pour passer du temps ensemble et prendre un café, autrement nous ne nous verrions presque pas.
Quels types de réclamations voyageurs pouvez-vous rencontrer ?
E. H. : Avant, nous avions des réclamations quand notre car passait en avance ou en retard. Depuis que nous utilisons PYSAE, nous n’avons plus ce problème. Maintenant, les réclamations portent sur les tentatives de fraudes. Ceux qui ont déjà composté leur ticket et qui tentent de le composter une seconde fois. Il y a aussi des réclamations de la part de ceux qui veulent davantage de cars.
Pouvez-vous nous parler de votre utilisation de Pysae ?
E. H. : J’utilise Pysae dès la sortie du garage. Je sélectionne la course que je vais effectuer et le logiciel se met automatiquement à jour dès le premier arrêt. Il m’est très utile tout au long de ma tournée.
Grâce à un code couleur vert, orange ou rouge, il m’informe si je suis en avance, en retard ou à l’heure sur l’horaire prévu. Je peux alors réguler mon allure, par exemple en m’arrêtant quelques instants à un arrêt si je suis en avance.
Lorsqu’un client a une réclamation sur l’horaire de passage, je peux maintenant justifier mon passage à la seconde près !
Certaines semaines, nous devons compter les voyageurs qui empruntent la ligne. J’utilise alors PYSAE pour recenser les montées et les descentes.
Il existe également une fonctionnalité pour avertir l’exploitation en cas de surcharge du car ou de bouchons sur notre itinéraire.
La fonction GPS est particulièrement utile aux nouveaux conducteurs qui ne connaissent pas la course et qui découvrent leur circuit. Ils peuvent en plus connaître l’heure exacte à laquelle ils doivent arriver.
Pouvez-vous nous parler de l’utilisation de Pysae par les voyageurs ?
E. H. : Grâce à Pysae, les voyageurs peuvent suivre précisément la localisation de leur véhicule. C’est génial ! Ils sont enchantés de pouvoir visionner où se situe leur car. Cette application leur est très utile, en particulier lorsqu’ils sont en retard !
Le mot de la fin sur votre collaboration avec Pysae ?
E. H. : Au début, lorsque nous avons commencé à utiliser l’application, j’étais dubitative sur son utilité. Mais aujourd’hui c’est bien simple, je ne pourrais plus m’en passer ! Grâce à Pysae, je sais à la seconde près où je suis, et il me sert à être à l’heure. C’est aussi très utile à notre clientèle. Depuis six années que je l’utilise, il m’est devenu absolument indispensable !
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